Rider dans les bois de Moncor, du Verdilloud et de l’Hôpital entrera bientôt dans la légalité. Un réseau de 41 km, dont 32 km en forêt, va être officialisé prochainement dans le Grand-Fribourg. Initié en 2020, ce projet a réuni les communes, les services communaux et des vététistes. Avec une envie: proposer une solution. Car ce projet est né en réaction à la multiplication des itinéraires sauvages dans les différentes forêts de la région. Sur le terrain, les marques au sol ne trompent pas. Celles sur les arbres non plus. Une succession de points orange fluo indiquent le tracé. Inquiets pour la santé des forêts et la sécurité des usagers, les communes et les services forestiers du Grand Fribourg ont décidé de se réunir et de réagir. Assez rapidement, il est apparu évident que verbaliser et interdire sans proposer d’alternative serait inutile.
Forestiers porteurs d’un projet VTT
«La pratique du VTT s’est popularisée ces dernières années, relève Guillaume Schaller, adjoint au 1er arrondissement forestier. Les vététistes sont là et ils ne vont pas cesser leurs activités.» Partant de ce constat, les initiateurs du projet ont décidé de légaliser une partie des tracés existants. «Cela légitime le fait de fermer d’autres secteurs et de mettre en place des mesures pour préserver la biodiversité dans les zones sensibles», poursuit Guillaume Schaller. Une fois d’accord sur l’objectif à atteindre, il s’agissait de le concrétiser. Même si les vététistes sont nombreux dans le Grand-Fribourg, ils ne sont pas regroupés au sein d’une association ou d’un grand club. C’est donc les forestiers du 1er arrondissement qui ont endossé le rôle de porteurs du projet.
«Promouvoir le VTT en forêt ne fait pas partie des objectifs de notre service, indique le forestier adjoint. Mais, pour la forêt, ses habitants et ses utilisateurs, il était important que ce projet devienne réalité.»
Biodiversité à protéger
La première étape comportait deux volets: recenser les différents tracés existants, sur le terrain et grâce aux applications utilisées par les vététistes, et définir les zones sensibles où le passage des VTT devra disparaître.«Certaines espèces d’oiseaux renoncent à leur habitat pour 2 à 3 passages quotidiens. Préserver des secteurs de la présence humaine est important.» Un biologiste a collaboré à la détermination des secteurs à protéger. Sur cette base, le groupe de travail chargé de la réalisation du réseau s’est ensuite entouré d’experts dont Samuel Baechler, initiateur et responsable du secteur de downhill dans la forêt de La Faye à Givisiez. «Nous voulions que les itinéraires proposés correspondent aux attentes de sportifs, note Guillaume Schaller. La collaboration a été excellente et nos experts VTT étaient convaincus de la pertinence de notre démarche.»
Sentiers sécurisés pour les bikers
Etape suivante: définition d’une clé de répartition des coûts. Si les sentiers sont plus ou moins existants, ils devront toutefois être sécurisés. Les équipes forestières se chargeront d’éliminer les chicots et autres éléments dangereux pour les bikers. Quant aux tracés voués à disparaître, ils seront rendus inaccessibles. En parallèle, des négociations ont été menées avec les 44 propriétaires des forêts concernées. «Nous sommes à bout touchant d’avoir l’accord d’une large majorité d’entre eux», se réjouit le forestier adjoint. Ces derniers ont tout intérêt à signer une convention de passage puisqu’elle leur permet d’avoir ainsi un répondant en cas de problème ou de parcours sauvage ailleurs sur leur parcelle.
Dès novembre, les premiers travaux devraient être entrepris sur le terrain. Et, dès le printemps, des panneaux signalétiques et un balisage guideront les cyclistes. Le réseau VTT du Grand-Fribourg et celui de la Glâne seront en effet les premiers à bénéficier d’une signalétique cantonale développée dans le cadre du projet BikeIn-FR25.
Propos recueillis par Sophie Roulin
